Association d' Amitié entre les Peuples du Sénégal et de Cuba
4490/D Sicap Amitié 3- Tel : 825 02 04 - 825 31 51 864 34 50
D A K A R ( R. Sénégal)
Lettre
Ouverte
Dakar
le 27 octobre 2003
A
MM Noël Mamer, député;
Catherine
Deneuve, comédienne ;
Sophie
Marceau, comédienne ;
Pierre
Arditi, comédien ;
Benjamin Stora, historien ;
Pedro Almodovar, cineaste
Objet: Le
combat cubain est le nôtre. Un autre monde est possible.
Monsieur le député, Mesdames, Messieurs,
Des Agences commerciales dinformation ont largement médiatisé votre participation à
Paris, le 29 septembre, à une manifestation anti-cubaine. En tant que
ressortissant dun pays du sud, nous voudrions vous dire quil est regrettable de
constater que vous prêtiez votre renom, comme le disait Monsieur Pablo Gonzalez Casanova, chercheur sociologue, mexicain à
M. Saramago, (écrivain portugais prix Nobel de littérature) pour « défendre le géant interventionniste et faire tant de mal à la lutte pour la démocratie, à la
libération et au socialisme ». ( « Avec Saramago jusquici, avec Cuba pour toujours » In Haïti Progrès n° 7avril 2003). Loin de nous lidée
de vouloir prendre la défense dun régime ou dhommes, qui au demeurant savent
le faire mieux que quiconque, mais nous
voudrions vous dire simplement, que le combat du peuple cubain est avant tout notre nôtre. Comprenant cela, le Président
Nelson Mandela déclarait devant Bili Clinton, en visite officielle en Afrique du Sud en 1998 : « Nous avons accueilli Fidel Castro parmi les premiers Chefs dEtat à se rendre en Afrique du Sud, ceux qui ne
sont pas daccord avec nous, peuvent aller se noyer dans la piscine ». Aussi, comme le souligne si bien M.Angel Guerrera
Cabrera du quotidien la Jordana, de Mexico. « Cuba
est le foyer de la résistance principale à la
domination impérialiste et aux politiques néolibérales () Cuba, avec ses vertus et défauts est une sur en danger
et la défendre, cest défendre toute lAmérique latine contre lactuelle politique
états-unienne de recolonisation du continent ». Nous y ajoutons, de lAfrique et
de la planète.
Nous disons Agences dinformations commerciales, car aucun entrefilet de dépêche, ni flash dimages, nont été diffusés
après la conférence de presse donnée par M. Félipé Roqué, ministre des affaires
étrangères de Cuba, le 9 avril 2003, consécutivement aux actes terroristes et
au procès de mars dernier, à laquelle ont assisté 82 journalistes de représentants
59 médias de 22 pays. ( cf.www.cubamirex.cu, www.granma.cu). Mais comme le label
« Droit de lhomme marche » et engrange des « bénef », ces
agences préfèrent exploiter ce « filon ». Au lieu de rendre compte, juste et vrai, par rapport aux droits des hommes
et des peuples.
Nous fermons la parenthèse pour dire que nous nous lasserons jamais pour
dire, que lexpérience cubaine devrait constituer un exemple, une référence pour
tous ceux qui se préoccupent des
problèmes de « développement humain » dans les pays du Sud. Et les succès obtenus
malgré la situation de guerre caractérisée par le blocus économique, commercial et financier, les cyclones
cycliques et les moyens limités, Cuba administre la preuve quun « autre
monde et possible. » A ce propos, M. Heinz Dietrich Steffan, Pr de sciences
sociales et économiques à lUniversité autonome
métropolitaine de Mexico, souligne que « le cas cubain constitue un extraordinaire exemple quil faut consulter et discuter constamment pour avancer ».
(Granma inter. N° 38 Sept. 2002 ). Nous croyons que les succès de cette expérience transcendent
les ragots et les récriminations politiciens, portant sur des faits criminels
qualifiés de « dérives » par Ménard et Cie. Surtout que ces crimes, sont punis par
toutes les législations de vos pays.
Cest pourquoi nous voudrions vous poser trois à quatre questions :
Premièrement : Quelle qualification les lois françaises et européennes,
donnent des cas de non-assistance de personnes en danger, ou le fait de
ne pas dénoncer des agissements criminels ? Avez-vous organiser des manifestations
pour protester contre les multiples agressions contre le peuples cubain ?
Deuxièmement : Sans remonter aussi loin, ni faire cas des innombrables actes de sabotages, criminels perpétrés contre le peuple cubain, quavez-vous fait, vous et vos
amis, après lentrée en vigueur des lois Torricelli, Helms-Burton ; lois tant décriées aujourdhui, jusque au sein des milieux daffaires américains, dont le porte-parole attitré à ce sujet est M.
David Rockefeller, ex-dirigeant de la Chasse Manhattan Bank. ?
Troisièmement : Qavez-vous fait ou dit, après les déclarations de
lAdministrateur pour lAmérique latine de lUSAID, M. Adolfo Franco, qui, le 27 février 2003, a précisé devant un sous-comité
des relations Extérieures de la Chambre des Représentants des Etats-Unis, que son agence a investi 22 millions de dollars
depuis 1997, pour créer des « ONG indépendants » en vue de financer la subversion à Cuba ? Peut-on imaginer un instant, pareils agissements aux Etats-Unis ou 5 patriotes cubains ont été illégalement
arrêtés, emprisonnés, parce que tout simplement ils ont voulu enrayer à Miami, des projets terroristes de leurs compatriotes,
aux ordres de Washington, contre leur pays ?
Monsieur le Député, Mesdames, Messieurs les hommes de culture, nen déplaise à certains, mais les succès de lexpérience cubaine,
représente à peu près pour nous, hommes des pays du Sud, ce que lexpérience de Pasteur fut pour la médecine.
1- Cuba a mis « au point des techniques dalphabétisation
par radio en cinq langues appliquées, dans un certain nombre de pays »,
sans revendiquer lexclusivité dun quelconque brevet.
2 - Cuba, sous la direction dune équipe dirigée par le Dr Concepcion Campa Conchita, a mis au point « le vaccin contre la méningite cérébro-spinal. »
Une première mondiale. Sans compter la fabrication, à partir de la canne à sucre, dun médicament contre hypertension le (policosanol) il y a quelques années auparavant. La canne à sucre dont on tire 30
dérivés, constitués du papier, de lalcool etc..
3 - Dans le domaine de la gestion
des problèmes sociaux : santé, de
léducation ne citer que ceux là, Cuba qui nest éligible ni au FMI, ni à la BM, ( des machins ?), a
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fini de convaincre des organismes
tels que lOMS et lUNESCO, les pays du Sud convaincus, que nous pouvons nous en
sortir avec peu de moyens, et une réelle volonté politique. Comment Cuba, après
40 ans de blocus, ait pu construire plus de 47 universités, éradiquer lanalphabétisme, assurer une couverture médicale et
sociale à 11 millions de cubains,
qui ne vont pas au lit sans manger à leur faim.
4 - Lorsquil est question de coopération internationale,
on pense tout de suite du fait du
néolibéralisme ambiant, aux « prêts,
aides, lignes de crédits, financement etc » quon fait vite de quantifier. Mais
si des statistiques etaient disponibles ici, on verrait que la coopération cubaine « quantifiée », serait
leader devant beaucoup de pays, développés.
Par exemple, lEcole latino-américaine de sciences médicales accueille 6000 jeunes bénéficiant de bourses cubaines,
originaires de 24 pays dAmérique latine et dAfrique. Sans compter ceux ( 60 )
provenant des Etats-Unis, bravant les lois précitées sur le blocus.
Nous savons que nos propos seront considérés par vous et vos amis, comme
de la « rhétorique révolutionnaire », de la propagande dun soixante-huitard
nostalgique. Mais nous pouvons vous assurer que tous les mensonges des adeptes de la « méthode Coué », échoueront
sur la baie de la Havane et les plages de lIle, qui attendent en 2003, plus d1 million de touristes. Notre sentiment est que ce sont les contrats ou parts de marché
juteux dans ce secteur et dans tant dautres
« Porteurs » dans lIle dont ils ne peuvent pas faire main basse, qui font
courir Ménard et ses amis, faute dobtenir. On peut donc supposer que les enjeux pour Cuba, en plus de la bataille pour
la reconquête des places fortes perdues, sont plutôt dordre économique et politique, avant dêtre des préoccupations de droit
de lhomme.
En tout état de cause, de vrais amis de Cuba, des hommes tels que lécrivain mexicain Pablo Gonzalez Casanova, le Pr de sciences sociales et économiques,
Heinz Dietrich Stefan, lavocat Ramsès Clark, ancien ministre américain de la justice, lécrivain uruguayen, Homero Munoz, Dany
Glover, Harry Bélafonte, Diego Maradona, Gabriel Garcia Marquez, prix Nobel de littérature, Samir Amin etc. (www.porcuba.cu),
sévertuent à édifier lopinion européenne et américaine sur les réels enjeux et la réalité de la démocratie à Cuba, mais également
à Washington. Car loccupant du bureau ovale qui parle dabsence de démocratie à Cuba, il oublie quil a été « élu »,
sur la base de fraudes et, paradoxalement, dun système électoral qui a fait perdre
son adversaire (Al Gore) qui lavait distancé de plus de 500 0000 voix. On ne
parle même pas des pratiques et coups de pouce du frère Jeb Bush, gouverneur
de Floride (là les jeux ou se sont déroulés), dignes dune « République bananière », africaine : Radiation sur
les listes des électeurs supposés favorables au parti démocrate, inscriptions
sur la liste des bannis aux élections, de chicanos, de noirs, dindiens, civilement irréprochables, mais soupçonnés, « Démocrates ». Cuba, malgré le blocus, organise
des élections. Lindice de participation aux élections parlementaires y est de
98 %. Et 27,6% des sièges sont occupés par les femmes.
Incontestablement, comme cest le cas dans toute entreprise humaine, en
rapport avec « les affaires dEtat », il arrive que des problèmes dont
les tenants et les aboutissants échappent au commun des mortels, puissent se poser. Mais dans tous les cas, il y a lieu de sen tenir à ce qui est principal. Donc au lieu
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de sévertuer à
nous mettre à la place des enquêteurs et des juges, essayons de nous concentrer
sur lessentiel des problèmes politiques tangibles. Et quoi quon puisse dire depuis
des décennies, le régime cubain ne sest
ni « duvalirisé », ni « pinochisé ». Au contraire, il
enregistre succès après succès dans
les domaines de léducation de la santé, et « la recherche universelle ».
Parmi les derniers succès il y a :
-
la mortalité ramenée à 6 pour 1000 ;
-
1 téléviseur dans toutes les
salles de classe du pays ;
-
1 magnétoscope pour 100 élèves ;
-
44 790 ordinateurs ;
-
12 000 jeunes Pr. En informatique
formés pour enseigner à luniversité et dans les écoles maternelles.
Et à la clef, le prix « King Sejong » de lUNESCO, reçu au nom du programme Alpha cubain,
à louverture de lannée scolaire, le 8 septembre 2003.
Nous savons que vous, et même nos amis dici, ainsi que beaucoup de démocrates honnêtes dans lerreur, ont mal dans leur peau, en raison de la propagande nocive, envahissante des « gringos » sur « impopularité » du régime, récusée par les propos de M. M.Juan Antonio Blanco, fondateur dun Institut
de recherche en éthique et politique qui signale que : « Après linvasion de la Grenade en 1984, par les Etats-Unis, trois
millions de personnes ont reçu un entraînement militaire et on a installé des arsenaux darmes dans les usines, les entreprises
agricoles, les universités et les quartiers urbains », avant dajouter que,
« lultime preuve des liens de confiance entre le gouvernement et la population,
nest autre que la défense cubaine ». En conclusion M. Juan pose cette
pertinente question : « Quel autre gouvernement dAmérique latine oserait
entraîner militairement ses étudiants, ses travailleurs et les équiper darmes ? ( in. « Cuba un autre monde est possible ». I C S, 2002 Bruxelles). Plutôt que de faire le jeu des fabricants de slogans du pentagone qui cherchent
la « petite bête » partout, ne devrait-on pas exiger, dabord, le démantèlement
de linique blocus économique, commerciale et financier contre le peuple cubain ? Allait-on écouter en Europe, les nazis demander la « démocratisation de la résistance», pendant la seconde guerre mondiale ? Le blocus est un acte de guerre et viole la charte des Nations Unies. Nous
devons toujours avoir cela à lesprit. A ce propos, il est utile que vous partagiez avec M. Hollande cette remarque que lui a faite M. Remy Herrera, économiste chercheur
au CNRS de Paris. « Si François Hollande présente le blocus comme un « prétexte » pour dissimuler le cauchemar
du régime castriste ( N.Ob. du 5/3/2003), cest que le Premier secrétaire du parti socialiste français na pas compris
que face à un danger réel, un peuple peut résister et sunirCest pourtant son abandon des « idéaux de la gauche » qui lobligea, lui et 82 % des français, à porter à la présidence un gaulliste, lequel lui apprit un instant, à tenir tête aux Etats-Unis ». (Haïti-Progrès n° 5 du
16 au 22 avril 2003).
Enfin, chers amis, sachez quil est inutile de sacharner contre Fidel qui
a déjà dit, que la Révolution ce nest pas seulement lui. Car elle découle dune
tradition de lutte incarnée par des patriotes tels que José Marti, Maceo, Gomez et tout le peuple cubain.
Voilà,
Monsieur le député, Mesdames, Messieurs, les remarques et observations, que nous voudrions vous soumettre. Nous osons espérer
quelles vous permettront dêtre attentifs à lavenir, à nos problèmes du
sud malgré la vie trépidante et les effets de mode en occident, qui ne
donnent pas à certains parmi vous, le temps dapprocher correctement les questions de fonds des pays du Sud, .
Veuillez agréer Monsieur le député, Mesdames, Messieurs lassurance de nos meilleurs sentiments.
Le Président
Ababacar Fall- Barros